mardi 5 avril 2016

18 - Bonbons de lumière

En 1976 j'avais dix ans, l'été faisait des crevasses dans les champs. L’eau rare et l’air brûlant intensifiaient la saison. 

Le soleil pour moi représentait un diamant glacé qui m’éblouissait. Une perle baignant dans un océan d'azur. 

Et cette immensité toute bleue, je la retrouvais en moi : j’étais la galaxie tout entière.

En mon âme, la joie de l’onde, la clarté de l’astre, le flou du ciel, les vagues de l’infini. 

Et, sourde, intime, silencieuse, cette brise inconnue qui est le mystère d’être né.

La Création brillait sous mon regard : tout reflétait.la Lumière. 

Avec ce sentiment diffus que la vie venait de ce Cosmos, de ce Dieu, de ce visage immense, lointain et tout proche si souvent évoqué ici-bas. Et cette conscience d'être là, heureux, étonné, apparu comme une fleur parmi les étoiles, venu sur Terre pour une raison incommensurable.

Rieur, puéril, je me gavais de bonbons pétillants et acidulés sous l’éclat d’Hélios. Et je croquais l’Univers.

Je m’abreuvais du présent, m’oubliais en fusionnant avec les éléments avant de partir sur les ailes d’un papillon.

L’instant devenait éternité. Je sentais le souffle de la réalité, une sorte de rêve en plein jour, l’essence du vivant, un flot d’amour, une flamme sacrée, une saveur sucrée...

Dans ma bouche les friandises fondaient, dans mon coeur le divin irradiait.

VOIR LES DEUX VIDEOS :

 

Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

Ma photo
J'ai embrassé tous les aspects du monde, du gouffre le plus bas au sommet le plus glorieux, de l'anodin au sublime, de la bête au divin, du simple caillou à qui j'ai donné la parole jusqu'au fracas galactique que j'ai réduit au silence devant un battement d'aile. Je suis parti du microcosme pour me hisser jusqu'aux astres, sans omettre de poser mon regard à hauteur de vos boutons de chemise. J'ai exploré les vices les plus baroques autant que les vertus les moins partagées, je suis allé sonder les petits ruisseaux mentaux de mes frères humains mais aussi les fleuves nocturnes de mes chats énigmatiques. Je suis allé chercher le feu olympien à droite et à gauche, m'attardant à l'occasion sur mes doigts de pied. J'ai fait tout un fromage de vos mesquineries de mortels, une montagne de mots des fumées de ce siècle, un pâté de sable de vos trésors. L'amour, la laideur, la solitude, la vie, la mort, les rêves, l'excrément, le houblon, la pourriture, l'insignifiance, les poubelles de mon voisin, le plaisir, le vinaigre, la douleur, la mer : tout a été abordé. J'ai embrassé l'Univers d'un regard à la fois grave et loufoque, limpide et fulgurant, lucide et léger, aérien et "enclumier".