samedi 28 novembre 2020

26 - J'étais dans le ciel

Enfant, je décollais souvent de terre.
 
Je montais très haut vers la lumière, côtoyant.oiseaux, astres et fantômes, si proche des rêves, si loin du sol.
 
En fait, j’avais la tête dans les nuages.
 
Quasiment dans la Lune.
 
De cette distance, avec un oeil pour le monde, l’autre pour le ciel, je percevais les grandes comme les petites choses.
 
Et je voyais des âmes derrière les êtres.
 
Mais aussi de l’azur dans la pourriture, de l’infini chez les fourmis, de la raison dans l’horizon, de la vie dans l’invisible.
 
Et j’imaginais de la neige sur le Soleil.
 
Je fondais d’un bonheur puéril sur ma planète peuplée de ces pensées aussi dures que le vrai !
 
Dans le lointain, des silhouettes me faisaient signe.
 
D’où venaient ces visiteurs ? Qui étaient ces étranges messagers ? Pourquoi se présentaient-ils à moi ? Que me voulaient-ils ?
 
Je me sentais l’hôte privilégié de demeures sacrées, l’élu de la Création voyageant hors du vaisseau terrestre, le passager de l’éternité posé sur des ailes mystérieuses..
 
Lors de mes ascensions enfantines, le jour était idéal, les visages apparaissent clairs, les paysages devenaient blancs, l’Univers brillait.
 
J’étais jeune, j’étais innocent, j’étais subtil.

Ma conscience était bleue.

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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J'ai embrassé tous les aspects du monde, du gouffre le plus bas au sommet le plus glorieux, de l'anodin au sublime, de la bête au divin, du simple caillou à qui j'ai donné la parole jusqu'au fracas galactique que j'ai réduit au silence devant un battement d'aile. Je suis parti du microcosme pour me hisser jusqu'aux astres, sans omettre de poser mon regard à hauteur de vos boutons de chemise. J'ai exploré les vices les plus baroques autant que les vertus les moins partagées, je suis allé sonder les petits ruisseaux mentaux de mes frères humains mais aussi les fleuves nocturnes de mes chats énigmatiques. Je suis allé chercher le feu olympien à droite et à gauche, m'attardant à l'occasion sur mes doigts de pied. J'ai fait tout un fromage de vos mesquineries de mortels, une montagne de mots des fumées de ce siècle, un pâté de sable de vos trésors. L'amour, la laideur, la solitude, la vie, la mort, les rêves, l'excrément, le houblon, la pourriture, l'insignifiance, les poubelles de mon voisin, le plaisir, le vinaigre, la douleur, la mer : tout a été abordé. J'ai embrassé l'Univers d'un regard à la fois grave et loufoque, limpide et fulgurant, lucide et léger, aérien et "enclumier".